Le pavillon de Barcelone

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Le pavillon de Barcelone

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Description

Un toit plat, quelques parois, huit poteaux et deux bassins d'eau : c'est tout, mais suffisant pour faire du pavillon de Barcelone un chef d'oeuvre de l'architecture, l'icône absolue de la modernité. 

Pourtant, quand il est inauguré en 1929 pour l'Exposition Universelle, il ne déchaine pas les passions. On retient toutefois un article de Tuduri : “lorsque vous entrez dans le Pavillon,[...] vous ressentez aussitôt le choc de l'architecture métaphysique”1. À la fin de l'Expo, il est démantelé et tombe dans l'oubli. Cette disparition va contribuer à sa notoriété, car ne restent alors que des photographies, commandées par Mies Van der Rohe lui-même, photographies qui vont être contemplées, scrutées, analysées à partir des années 1960. Chaque commentateur va ajouter sa pierre à l'édification du mythe : on parle d'architecture mystique, on extrapole sur l'expérience sensorielle du visiteur, on décortique les rapports subtils entre les colonnes et les murs.... et, bien entendu, on envisage sa reconstruction.
Mies, encore vivant, est sollicité.

Mais le rêve ne se réalisera qu'en 1986. La fabrication du clone s'appuie sur l'étude patiente des rares documents disponibles ; le pavillon devant cette fois être pérenne, des modifications sont apportées pour garantir, sur le long terme, stabilité, étanchéité, confort, tout en prenant soin de coller, au moins visuellement, à l'original. Donc, le travertin, l'onyx, le marbre vert, et donc, aussi, les fameux poteaux cruciformes. Et bien sûr, la composition.

Cette résurrection ne va pas sans polémique : on parle de pastiche, on ironise sur l'acier poli qui remplace le chrome, sur le disgracieux système de chauffage sur le toit, sur les “placages d'onyx rejointoyés à la morve”2. Les architectes responsables du projet3, se défendent d'avoir voulu ressusciter le pavillon : oui, assument-ils, une réplique ne peut-être qu'une réinterprétation.

Désormais les visiteurs du monde entier allaient pouvoir arpenter l'incarnation suprême du Plan libre, jouir de l'Espace architectural par excellence, et... repartir avec une gomme en souvenir.

 

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1. Nicolas M. Rubio, in Cahiers d'art, n° 10, 1929, cité dans Mies van der Rohe, espace et densité, Infolio 2006.

2. Josep Quetglas, article reproduit in Criticat, n° 5, 2010.

3. Ignasi de Sola-Morales, Cristian Cirici et Fernando Ramos.

Créateur

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Source

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Éditeur

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Date

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Contributeur

Danielle Laouénan pour le texte

Relation

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Format

gomme dimensions : 7x1x1 cm.

Langue

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Type

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Identifiant

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